Le personal branling, déjà oublié ?

personal-branling

Le phénomène du personal branling avait fait le tour de la toile lors de l’été 2011 : rappelez-vous, un Tumblr avait ouvert ses portes, avec pour but de répertorier les internautes les plus vantards, à coup de captures d’écran et de commentaires croustillants. Presque 2 ans après, le Tumblr n’est plus actif, et presque plus personne ne parle de personal branling.

Pourtant, il étant révélateur d’une tendance qui existe toujours : la propension à se faire mousser, ou plutôt à faire mousser son image digitale. C’est suite à la lecture de cet article que j’ai souhaité nous replonger dans l’univers du personal branling. Car ce n’est pas parce qu’on n’en parle plus que ça n’existe plus…

Une définition, histoire de se mettre d’accord

For starters, le personnal branling est un jeu de mot qui n’aura pas échappé aux plus marketeurs d’entre vous. En effet, lorsque l’on applique à une personne les méthodes de vente appliquées à un produit, cela s’appelle du personal branding. Les plus vifs d’entre vous pensent déjà à Alain Afflelou, à Jean Pierre Dupire (Invicta) ou encore Richard Branson (Virgin). Mais aujourd’hui, le personal branding désigne surtout ce que nous sommes nombreux à faire sur la toile : l’autopromotion, avec tout ce que le 2.0 permet d’enrichir.

Une image digitalisée

Quel rapport avec la masturbation, me direz vous ? L’identité et l’image se travaillent de nos jours aussi bien dans le monde virtuel que dans la « vraie vie » . A travers les réseaux sociaux certes, mais aussi les médias que nous produisons, des blogueurs aux chefs d’entreprises en passant par les artistes qui mettent en ligne leurs oeuvres. Ah oui, autre rapport : se faire mousser devant son ordinateur est également un plaisir solitaire. Sa la différence près que la masturbation digitale est un peu plus socialement valorisante.

Personal Branling

En tous temps, la Terre a porté des gens que l’on peu qualifier de péteux, d’arrogants, crâneurs, frimeurs….bref, qui ne manquaient pas de faire partager à qui voulait ô combien ils étaient incroyables en tous points. Le problème, c’est qu’à l’époque, à moins d’être richissime et d’acheter de l’espace publicitaire, ils pouvaient crier aussi fort qu’ils voulaient, il y avait peu de chance le son produit dépasse leur réseau physique ou, au pire, le bout de la rue.

Les réseaux sociaux ont donc très vite représenté une aubaine. Rendez vous compte : en affinant les réglages et en possédant un minimum de réseau et d’influence, on peut aujourd’hui rendre quasi-publique son dernier café avec le PDG de Canal +, sa poignée de main avec Justin Bieber ou encore sa photo avec le mec de Bref.

public-masturbtor-trenchcoat

Si consulter son Klout équivalait un porno tout seul volets baissés et casque sur les oreilles, le personnal branling serait une exhibition en plein milieu des Champs Elysées. Oui. Et malheureusement pour le pauvre personal branleur, un tumblr recensait les perles de ceux qui n’ont vraiment peur de rien. Et il y a de quoi faire : de plus en plus d’observateurs tendant à montrer une recrudescence du narcissisme (à pondérer), qui n’a désormais plus aucune frontière : aujourd’hui, on se valorise en retweets, en nombre de fans, en amis sur Facebook et en nombre de likes sur ses statuts.

Si le personnal branling sur la fréquence « gros sabots » semble s’amenuiser, il laisse toutefois place à une auto-flatterie plus distillée, mais tout aussi redoutable. Malgré les critiques, le Tumblr Personal Branling aura joué le rôle d’arbitre que peuvent jouer le Zapping ou le Petit Journal avant 2011 en politique : pris en flagrant délit de masturbation publique, les intéressés ont donc dû revoir le niveau de modestie leur communication personnelle. Malgré tout, beaucoup résistent, et notamment les fameux experts (je vous laisser juger). Mais ça, c’est un autre sujet…

Pour finir, un petit classement des 10 personal branling les plus agaçants :

la galerie en ligne : souvent des filles (désolé mesdemoiselles), on les reconnaît à leur propension à publier énormément de photos d’elles, souvent prises par elles mêmes, qu’elles rendent évidemment publiques. Si le travail est correctement fait, ces clichés sont accompagnés de « t tro belle ma chéri <3 »

les pêcheurs de commentaires : exposer ses photos, c’est bien. Notifier ses amis de nouvelles photos en les mettant bien en évidence sur son journal, c’est mieux. Ainsi, il ne te sera pas dur, si tu montres correctement tes seins (ou tes pectoraux), de récolter des dizaines de commentaires et de « j’aime » , à l’oeil.

le premier de la classe : celui qui a fini son mémoire alors que le reste de sa promo n’a que vaguement réfléchi au sujet. S’il fait les choses correctement, il peut même vous tenir au courant de l’achèvement page par page.

l’excessif : mec, c’est pas parce que tu as été interviewé sur France Bleu Aquitaine au sujet de ton association que les portes de la gloire te sont ouvertes. Vis au présent. On est en 2012.

-le spammeur : souvent un excessif, il va non seulement en faire des tonnes avec son interview mais il va aller poster le lien sur le mur de tout le monde.

le retweeteur de mentions : cas répandu, la technique consiste à faire part à ses abonnés d’une mention le concernant. Un peu comme si je me baladais dans la rue avec une pancarte « François Rebsamen a parlé de moi une fois un jour ». C’est bien.

– le surdoué de la vie : il réussit out ce qu’il fait. Il est juriste, jet-setteur, il est entouré de bimbo, il porte des vêtements très chers. Et comme il est sympa, il le partage avec vous. Et il a raison, comme vous vivez en banlieue et que vous avez un boulot pourri, ça vous remontera sûrement le moral.

le name-droppeur : le name-dropping, c’est le fait de citer des gens connus l’air de rien au cours d’une conversation, pour bien faire comprendre à son interlocuteur que depuis la fois ou on a échangé deux phrases avec Didier Barbelivien au cours d’un buffet, on est forcément supérieur à lui. Fonctionne également avec les photos.

l’expert social media : son dada ? poster à longueur de journée des infographies passionnantes, comme le nombre de gens qui tweetent sous android en faisant caca. Sans compter qu’il est expert Pinterest.

– l’expert RH : vous l’avez déjà croisé si vous êtes sur Viadeo. Vous savez, le type aux 26548 contacts et qui vient de vous inviter à rejoindre son réseau. Vous ne voyez pas ? Pourtant c’est facile, il ne vous a pas ciblé du tout. ET puis il s’en fout, il vous veut uniquement pour gonfler son nombre de contacts.

 

, 2 Commentaires

Cultive également ton style avec notre ami Tostadora.fr

Dans le même goût :

  • Klout : enlarge your (digital) penis.16 septembre 2011 Klout : enlarge your (digital) penis. Tous les internautes qui fréquentent les réseaux sociaux (au moins Twitter) ont au moins une fois entendu parler de Klout, l’outil en ligne qui […]
  • Le Hashtag : définition10 novembre 2011 Le Hashtag : définition Un jour, en voulant briller en société, j’eus subitement l’impression de venir d'une autre planète en évoquant le mot « hashtag ». Ce qui m'a fait […]
  • Les URL et l’esthétique : je t’aime, moi non plus24 octobre 2011 Les URL et l’esthétique : je t’aime, moi non plus Une URL (Uniform Ressource Locator), à part indiquer l'adresse d'un site ou d'un article, c'est quand même très, très vilain. Je suis d’ailleurs […]
  • Mot-dièse, à la défense de la langue de Mo-Lee-Yeah-R11 avril 2013 Mot-dièse, à la défense de la langue de Mo-Lee-Yeah-R A chaque nouvelle année, je m’amuse à chercher ce qui pourrait rimer avec le nom de celle-ci et qui pourrait la qualifier. 2013 pouvait rimer […]
  • Mention, l’outil de veille qui fait mal1 juin 2012 Mention, l’outil de veille qui fait mal Ah, la veille, activité indispensable et chronophage des métiers du web (mais pas seulement). Comme nous l'avons déjà évoqué lors de précédents […]